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La chirurgie bariatrique appelée aussi chirurgie de l’obésité et métabolique est une prise en charge chirurgicale destinée aux patients souffrant d’obésité sévère ou d’un syndrome métabolique comme le diabète de type 2.

Elle est réalisée au sein d’équipes pluridisciplinaires, en liaison avec le médecin traitant. Cette prise en charge s’inscrit dans le cadre d’un projet personnalisé pour le patient.

Elle est encadrée par des textes réglementaires stricts, établis par la Haute Autorité de Santé (HAS). Un parcours de soin préopératoire adapté à chaque cas est proposé pour minimiser les complications chirurgicales et optimiser le résultat à moyen et long terme.

Cette page a l’objectif de vous guider tout au long des étapes de cette prise en charge. Elle a pour but de présenter l’ensemble des informations nécessaires pour vous aider à mieux comprendre la prise en charge de votre obésité.

L’équipe des chirurgiens

Hôpital civil

  • Pr Didier Mutter
  • Dr Michel Vix – Responsable du programme de chirurgie bariatrique et métabolique
  • Pr Silvana Perretta – Responsable du programme endoscopie bariatrique et métabolique
  • Dr Mihaela Ignat
  • Dr Guillaume Philouze
  • Dr Déborah Kadoche
  • Dr Michele Diana

Hôpital de Hautepierre

  • Pr Cécile BRIGAND – chef de service
  • Dr Blandine SIMEU
  • Dr Guillaume SAUVINET
  • Dr Anna FABBRI
  • Pr Benoit ROMAIN
  • Dr Simone MANFREDELLI
  • Dr Lucia PAIANO
  • Dr Aurélien VILLEMIN
  • Pr Serge ROHR

Qu’est-ce que l’obésité ?

L’obésité est constituée par un excès de poids lié à l’augmentation de la masse grasse. Elle est reconnue comme maladie depuis 1997 par l’OMS. Sa prévention et son traitement sont un problème de santé publique.

Elle se définit par un Indice de Masse Corporelle (IMC) supérieur à 30. Au-dessus de 40 l’obésité est dite sévère ou morbide.

Une obésité sévère constitue un risque réel pour la santé. Elle provoque ou favorise :

  • le diabète non insulino-dépendant (encore appelé de diabète de type 2)
  • l’apnée du sommeil
  • l’hypertension artérielle
  • certains types de cancer (côlon, sein, utérus, etc.).

Elle est souvent associée à un syndrome métabolique.

Les causes de l’obésité

Dans nos pays industrialisés, l’obésité est la conséquence de mauvaises habitudes alimentaires combinées à une hygiène de vie déplorable. On assiste en effet à un engouement pour la restauration rapide (plats préparés, fast food … ) souvent déséquilibrée car trop grasse et trop énergétique sous un faible volume.
Le refuge dans la nourriture, sous forme de grignotage, est souvent une réaction au mode de vie actuel générateur de stress intense. La prédominance du travail intellectuel ou l’inactivité forcée (chômage), l’usage abusif de la voiture, les longues heures passées devant la télévision sont des facteurs favorisant la sédentarité parmi d’autres.

C’est ainsi qu’en France plus de 30% de la population présente une surcharge pondérale et 12 % des adultes sont obèses avec une augmentation des cas d’obésité sévère. Cette dernière forme d’obésité perturbe certes la vie sociale et professionnelle mais est surtout préjudiciable à la santé physique.

Le syndrome métabolique

Ce terme désigne l’association d’un certain nombre de problème de santé en raison d’un mauvais métabolisme corporelle. Sa définition évolue et s’affine dans le temps et associe au moins 3 des facteurs suivants :

  • Une obésité « abdominale » : Tour de taille >100 cm pour les hommes et 88 cm pour les femmes
  • Une hypertension artérielle
  • Une diminution  du cholestérol – HDL ou « bon cholestérol »
  • Une augmentation des triglycérides
  • Troubles du métabolisme des glucides allant de l’hyperglycémie au diabète de type 2

Les causes sont communes à celle de l’obésité même si l’hérédité peut jouer un rôle. Le style de vie sédentaire, l’alimentation riche en calorie (sucres et graisses) en sont les principaux éléments.

A qui s’adresse la chirurgie de l’obésité ?

La chirurgie de l’obésité est règlementée en France par la Haute Autorité de la Santé . Elle peut être envisagée si vous avez un IMC (voir calculateur d’IMC) supérieur à 40 ou supérieur à 35 avec une complication de l’obésité (HTA, diabète, arthrose, apnée du sommeil.

Contre-indications à la chirurgie de l’obésité

  • Age inférieur à 18 ans ou supérieur à 68 ans
  • Maladies graves et/ou évolutives : infectieuses (Sida, Hépatites virales), cancéreuses, inflammatoires (Crohn, Rectocolites …)
  • Troubles psychiatriques non stabilisé
  • Addictions sévères à l’alcool ou aux stupéfiants

Prise en charge globale

La prise en charge chirurgicale de l’obésité repose sur 4 axes permettant d’obtenir et d’entretenir un bon résultat :

  • une prise en charge nutritionnelle d’abord en pré-opératoire mais aussi en post-opératoire,
  • une évaluation et un suivi psychologique pré-opératoire et parfois post-opératoire,
  • l’intervention chirurgicale,
  • une activité physique régulière et soutenue en fonction des possibilités physiques.

En effet, l’intervention chirurgicale seule ne permet qu’un résultat moyen et de courte durée si les autres mesures sont négligées. Il est donc proposé au patient un parcours pré-opératoire multimodal.

Après avoir mis en place les prises en charges diététiques, psychologiques et comportementales, un bilan pré-chirurgical est réalisé. Il est destiné à minimiser les risques médicaux d’une intervention chirurgicale et à rechercher une contre-indication éventuelle à certaines techniques chirurgicales.

Votre médecin traitant est un acteur central de cette prise en charge. Il est en contact avec l’équipe chirurgicale, l’endocrinologue et le psychiatre.

Le parcours de prise en charge pré-opératoire a une durée minimale de 6 mois.

L’information du patient est très importante, et de nombreux documents sont disponibles, dont ceux de la HAS.

Parcours pré-opératoire de soins

Etape 1

  • Suivi nutritionnel et psychiatrique
  • Consultation dentaire afin de vérifier l’absence de foyers bucco-dentaires et d’évaluer la capacité masticatoire.
  • Recherche d’une apnée du sommeil par un neurologue, un pneumologue ou un endocrinologue. La découverte de ce trouble nécessitera la mise en place d’un appareillage nocturne et ne contre-indique pas une intervention chirurgicale.
  • Réalisation d’une gastroscopie pour rechercher une anomalie œsophagienne ou gastrique. Un reflux gastro-œsophagien ou une hernie hiatale seront une contre-indication à une sleeve gastrectomie. Une biopsie gastrique sera réalisée pour vérifier l’absence d’infection par Hélicobacter pylori (si présente, un traitement permettra de l’éradiquer).

Etape 2 : Bilan pré opératoire en hôpital de jour

Cette étape se passe sur une journée et comprend une consultation cardiologique comprenant :

  • Une consultation cardiologique comprenant la réalisation d’un ECG et d’une échographie cardiaque. Elle permet de vérifier l’absence d’une pathologie cardio-vasculaire non connue ou de réévaluer un trouble cardio-vasculaire déjà pris en charge.
  • Une consultation d’anesthésie pour expliquer les aspects anesthésiques de l’intervention et le protocole anti douleur.
  • La réalisation d’une échographie abdominale pour rechercher une lithiase vésiculaire et évaluer l’importance de la stéatose du foie.
  • La réalisation d’une radio de l’œsophage et de l’estomac pour vérifier l’absence de hernie hiatale
  • Une consultation de diététique expliquant les bonnes règles alimentaires en post oépratoire avec la présentation du plan de renutrition
  • Une consultation de kinésithérapie pour préparer l’intervention et la remobilisation en post opératoire.  
  • Une consultation de chirurgie pour répondre aux questions concernant le bilan préopératoire et la programmation de l’intervention

Etape 3 : Dernière consultation

La dernière consultation permet de faire la synthèse du dossier et discuter avec le patient de l’intervention la plus adaptée à son cas et sa demande.

Le chirurgien pose l’indication chirurgicale, présente le dossier en commission pluri-disciplinaire et établit les documents de prise en charge pour l’assurance maladie.

Cette RCP pluri-disciplinaire est impérative. Le chirurgien dépose une DAP – Demande d’Accord Préalable à la chirurgie. Une date opératoire est fixée.

Engagement personnel / modèle d’attestation du patient jointe à la demande d’accord préalable :

La période chirurgicale en pratique

2 semaines avant

Il vous est demandé de réaliser un régime pauvre en graisse et riche en protéines destiné principalement à réduire le volume du foie et la graisse intra-abdominale.

1 semaine avant

Il vous est demandé de réalisé un bilan sanguin pré opératoire dans le laboratoire d’analyse habituel et de ramener le résultat lors de votre hospitalisation.

L’hospitalisation

Vous serez hospitalisé la veille de l’intervention. L’équipe infirmière vous accueillera et vous expliquera le déroulement pratique de votre préparation à l’intervention.
Votre chirurgien passera vous voir en fin d’après-midi pour répondre à vos questions.

Le jour de l’intervention

Les horaires de début de chirurgie ne sont que des estimations, certaines procédures durent plus longtemps que prévues en fonction de l’anatomie et des difficultés liées au patient. Les différentes procédures proposées nécessitent une anesthésie générale.

L’intervention est réalisée par cœlioscopie. La durée de l’intervention varie en fonction de la technique opératoire retenue. Des médicaments contre la douleur vous seront administrés par voie veineuse.

L’équipe chirurgicale pourra appeler une personne référente de votre entourage après l’intervention chirugicale. Par conséquent, assurez-vous d’avoir désigné cette personne et d’avoir communiqué ses coordonnées téléphoniques précises.

Lors de votre réveil

Après l’intervention, vous séjournerez en salle de réveil pendant environ deux heures, avant de retourner dans votre chambre.

Vous pourrez boire de l’eau ou de la tisane le soir même. L’équipe infirmière vous assistera pour le premier lever. Les perfusions seront enlevées le soir même ou le lendemain.

Une alimentation liquide sera alors débutée. La diététicienne vous expliquera le programme de reprise alimentaire et son évolution pour les prochaines semaines.
Vous partirez entre le 1er et 3ème jour post-opératoire et vous serez revu pour l’ablation des fils à 8 jours.

Dans certains cas, une prise en charge ambulatoire avec un suivi spécifique vous sera proposé.

Les techniques chirurgicales

L’anneau gastrique

Cette technique est aujourd’hui très peu pratiquée en raison des complications et échecs à moyen et long terme.  Très en vogue il y a 10 ans, elle est actuellement remplacée par la sleeve gastrectomie et le gastric bypass. Dans certains cas particuliers et dans le cadre strict d’une étude controlée, elle peut être remplacée par une plicature endoscopique.

L’anneau gastrique ou gastric banding est une intervention restrictive.

Un anneau gastrique gonflable est placé à la partie supérieure de l’estomac délimitant ainsi une poche gastrique supérieure d’environ 15 cc de volume. Lorsque la nourriture remplit la poche, elle provoque une sensation de satiété rapide qui doit faire stopper la prise alimentaire.

La gastroplastie Endoscopique ou EndoSleeve

Cette intervention permet une perte de poids conséquente sans chirurgie ou cicatrice,
expose à moins de risques, sans modification anatomique.
À l’IHU de Strasbourg, nous proposons une alternative non chirurgicale, la gastroplastie endoscopique (SGE) ainsi que les traitements chirurgicaux traditionnels contre l’obésité.

Caractéristiques
Cette nouvelle procédure est proposée aux personnes qui désirent les bénéfices d’une chirurgie de l’obésité avec une intervention moins invasive endoscopique non chirurgicale.
Le choix entre une chirurgie bariatrique classique et une procédure endoscopique (SGE) va dépendre de votre appréciation personnelle des risques et des bénéfices ainsi que de vos antécédents médicaux et chirurgicaux.
La SGE est moins invasive avec une convalescence plus rapide et peut même être effectuée en hospitalisation ambulatoire dans des cas spécifiques. Cette procédure est nouvelle, et peu de données sont disponibles sur les résultats à long terme ce qui est le cas pour toute procédure innovante.
Enfin, bien qu’il ne s’agisse pas d’une procédure temporaire, la gastroplastie endoscopique est réversible et peut permettre en cas de résultats insuffisants de renvoyer vers la réalisation d’une chirurgie bariatrique classique. De plus, si nécessaire elle peut être répétée et «ajustée» pour réduire encore plus le volume gastrique.

À qui est destinée la SGE ?
Hors protocoles de recherche, cette procédure peut être envisagée chez des personnes en situation d’obésité (indice de masse corporelle égale ou supérieure à 35 kg/m2 avec comorbidités ou 40 sans comorbidités) qui ne parviennent pas à atteindre une perte de poids malgré un suivi médical et une activité physique bien conduits.
La SGE est également indiquée chez les personnes qui ne peuvent pas avoir de chirurgie pour des raisons médicales ou chirurgicales (antécédents d’interventions chirurgicales abdominales) ou chez les patients qui ne souhaitent pas avoir d’intervention chirurgicale classique pour traiter leur obésité.
La SGE n’est pas indiquée chez les personnes qui sont en surpoids (non obèses). Dans tous les cas, un bilan pré-opératoire permettra de définir si cette intervention peut vous être proposée.
La SGE, comme la chirurgie bariatrique classique, reste un outil qui sera efficace si vous mettez en œuvre un changement de mode de vie et d’alimentation dans le cadre d’un suivi médical strict.

Pour être candidat à une SGE, certaines conditions sont nécessaires :

  • âge >18 ans
  • indice de masse corporelle ≥35-40 kg/m2 en présence de comorbidités
  • indice de masse corporelle supérieure à 40 kg/m2
  • accepter le suivi médical pré et post opératoire.

La gastroplastie endoscopique ne peut être réalisée dans certains cas :

  • hémorragies digestives
  • hernie hiatale de plus de 3 cm
  • antécédents de chirurgie majeure sur l’œsophage et l’estomac

Comment se passe l’intervention ?
La SGE permet une réduction et un raccourcissement interne de l’estomac pour en réduire significativement sa contenance et ralentir sa vidange.
Elle est réalisée sous anesthésie générale grâce à un endoscope (tube flexible permettant la vision interne) équipé d’un système de suture endoscopique.
L’endoscope est inséré dans l’estomac en passant par la bouche. Plusieurs sutures seront placées selon un schéma spécifique du bas en haut de l’estomac. En resserrant ces sutures, la paroi gastrique se replie comme un accordéon réduisant par la même le volume disponible.
Il n’y a donc aucune modification anatomique de l’estomac, seule sa paroi a été suturée pour lui donner un aspect interne de chaussette. Le mécanisme de perte pondérale est basé sur la forte réduction de la capacité de l’estomac et l’action sur la vidange gastrique qui est très ralentie par le changement de morphologie de l’estomac. Les aliments arrivent dans la partie supérieure de l’estomac avant de descendre lentement à travers la portion rétrécie vers le reste du tube digestif.
Le temps opératoire moyen est de l’ordre de 90 minutes.

Après l’intervention
Après la réalisation de la SGE, vous serez admis en salle de réveil pour surveiller la survenue de toute complication. Un retour à domicile est possible le jour même après le réveil ou le lendemain. Un régime alimentaire liquide est mis en place  pendant quelques jours puis élargis.
La prise en charge de l’obésité est fondée sur les principes de l’éducation thérapeutique du patient. Un régime alimentaire adapté et la pratique d’un exercice physique régulier sont nécessaires comme pour toute chirurgie de l’obésité. Un suivi multidisciplinaire (chirurgien, endocrinologue nutritionniste, etc) permet de contrôler l’efficacité, les mesures nutritionnelles et l’absence de problèmes métaboliques.

Intérêts et avantages
Il s’agit d’une intervention simple, rapide et exposant à peu de complications opératoires.
L’intérêt majeur de cette technique est d’être réalisé par voie endoscopique sans résection, sans cicatrices, sans altération de l’anatomie.

Perte de poids
La gastroplastie endoscopique permet une perte de poids significative comparable à celle obtenue après la mise en place d’un anneau gastrique.
D’après les premiers résultats de la littérature médicale, une perte de 30 % à 60 % de l’excès de poids peut être observée dans les six mois après l’intervention. On observe également outre la perte de poids, une amélioration des comorbidités (HTA, diabète, apnée du sommeil).
Ces résultats ne seront obtenus qu’en cas de changement pour un mode de vie plus sain.
Ces changements nécessitent un respect permanent d’une diététique adaptée et d’un exercice physique régulier pour un bon résultat à long terme.

Principaux risques de complications
Les premières études concernant la gastroplastie endoscopique ne révèlent pas de risque spécifique à la technique.
Quelques douleurs et des nausées peuvent être présentes pendant les jours suivants l’intervention. Des antalgiques et des antinauséeux sont prescrits systématiquement.
Cependant cette intervention est récente avec un nombre de cas restreints et une surveillance des effets à long terme et des risques est nécessaire.

La Sleeve ou Gastrectomie longitudinale

Il s’agit d’une intervention réalisant l’ablation d’environ 2/3 de l’estomac de manière à réaliser un tube gastrique. Les aliments passent plus vite dans l’intestin.

Caractéristiques
Cette intervention est restrictive car elle diminue le volume gastrique et permet une sensation de satiété rapide. Elle entraîne également un mécanisme hormonal en diminuant le nombre de cellules sécrétant la ghréline qui est l’hormone de l’appétit.

Comment se passe l’intervention ?
L’intervention se déroule par cœlioscopie (5 à 6 petites incisions cutanées sont nécessaires). La durée opératoire est d’environ 1 heure.
La durée d’hospitalisation est de l’ordre de 2 à 3 jours.

Intérêts et avantages
Il s’agit d’un intervention simple, rapide et exposant à peu de complications opératoires. La partie de l’estomac qui est réséquée est retirée. Il n’y a pas changement dans le chemin alimentaire. La rapidité de passage des aliments dans l’intestin est accélérée.

Perte de poids attendue
Elle est de l’ordre de 60 à 80 % de l’excès de poids. Le recul, sur ces résultats, est de 10 ans.

Carences vitaminiques et nutritionnelles
Possibles carences en vitamine B12, vitamine D et Fer. Il n’y a habituellement pas d’autres carences nutritionnelles.

Le Gastric Bypass

Cette intervention réalise une dérivation gastrique en ne laissant qu’une poche de 30 à 50 cc au contact de l’œsophage.

Caractéristiques
Elle associe une restriction à une malabsorption modérée. L’absorption des aliments est diminuée par la réduction de la longueur utile de l’intestin. Deux raccordements (anastomoses) sont nécessaires, entre la petite poche gastrique et l’intestin ainsi qu’au niveau de l’intestin.

Comment se passe l’intervention ?
L’intervention se déroule par cœlioscopie (5 à 6 petites incisions cutanées sont nécessaires). La durée opératoire est d’environ une 1 heure et demie. La durée d’hospitalisation est de l’ordre de 2 à 3 jours.

Intérêts et avantages
La perte de poids est rapide. Elle survient surtout durant la première année. Il n’y a pas d’ablation de partie du tube digestif

Perte de poids attendue
La perte de poids est de l’ordre de 70 à 75 % de l’excès de poids. Le recul sur ces résultats est supérieur à 10 ans.

Carences vitaminiques et nutritionnelles
Carences habituelles en vitamine B12, vitamine D et Fer, de supplémentation facile. Carences exceptionnelles en vitamine B1, B6, C. Carences nutritionnelles rares.

Le Mini Gastric Bypass

Cette intervention ressemble au gastric bypass et réalise également une dérivation gastrique (court-circuit).

Depuis le 23 Septembre 2019, la HAS préconise de ne plus y avoir recours lorsque l’anse fait 200 cm ou plus¹ et est défavorable à son remboursement dans le traitement chirurgical de l’obésité en raison de données insuffisantes pour établir son efficacité et de l’existence de potentielles complications graves associées.

Cette procédure n’est plus réalisée en France.

Communiqué de Presse
https://www.has-sante.fr/jcms/p_3106678/fr/chirurgie-de-l-obesite-la-has…

Argumentation
https://www.has-sante.fr/jcms/c_2912309/fr/traitement-chirurgical-de-l-o…

La Dérivation Bilio Pancréatique

Cette technique est restrictive et très malabsorptive. Elle permet de limiter la quantité d’aliments ingérés et l’assimilation de ces aliments par l’intestin.
Elle est considérée comme la plus efficace mais aussi exposant aux complications les plus sévères, de ce fait elle n’est proposée qu’exceptionnellement.
Elle associe une sleeve gastrectomie à un court-circuit important de l’intestin grêle. Les aliments ne sont digérés par les sucs digestifs et assimilés que sur une courte portion de l’intestin grêle.

Caractéristiques
Cette technique est réservée aux patients très obèses avec IMC > 60 kg/m2. Elle est pratiquée par des équipes spécialisées.

Comment se passe l’intervention ?
L’intervention se déroule par cœlioscopie (5 à 6 trocarts sont nécessaires). L’intervention dure entre 4 et 5 heures. La durée d’hospitalisation est de l’ordre d’une semaine.

Intérêts et avantages
La perte de poids est importante et durable, elle est de l’ordre de 90 %. La qualité de vie est moyenne liée à la digestion partielle des aliments. Le patient doit être suivi strictement en raison du risque important de carences. Des supplémentations importantes sont nécessaires à vie. Cette intervention reste exceptionnelle.

Perte de poids attendue
La perte de poids est importante et durable, elle est de l’ordre de 90 %. Le recul sur ces résultats est supérieur à 10 ans.

Carences vitaminiques et nutritionnelles
Carences importantes en vitamine B12, vitamine D et Fer de supplémentation. Obligatoires . Carences possibles en vitamine B1, B6, C. Carences nutritionnelles habituelles en protéines à supplémenter.

Le SADI-S

Le SADI-S (single anastomosis duodeno-ileal bypass with sleeve gastrectomy) est une intervention associant une sleeve gastrectomie à une dérivation intestinale. Il s’agit d’une technique récente amenée à se développer et à s’intégrer dans l’arsenal des interventions de chirurgie de l’obésité.

Principe
Cette technique est restrictive et malabsorptive. Elle est dérivée de la dérivation bilio pancréatique (DBP) en réduisant le nombre d’anatomoses.  Elle permet de limiter la quantité d’aliments ingérés et l’assimilation de ces aliments par l’intestin.
Elle est considérée comme aussi efficace que la DBP mais aussi donne moins de  complications. Elle reste réservée à des cas très sévère d’obésité avec répercussions métaboliques importantes.
Elle associe une sleeve gastrectomie à un court-circuit de l’intestin grêle. Les aliments ne sont digérés par les sucs digestifs et assimilés que sur une portion de l’intestin grêle de l’ordre de 2 à 3 mètres.

Caractéristiques
Cette technique est réservée aux patients très obèses avec IMC > 60 kg/m2. Elle est pratiquée par des équipes spécialisées.

Comment se passe l’intervention ?
L’intervention se déroule par cœlioscopie (5 à 6 trocarts sont nécessaires).
L’intervention dure entre 2 et 3 heures.
La durée d’hospitalisation est de l’ordre d’une semaine.

Intérêts et avantages
La perte de poids est importante et durable, elle est de l’ordre de 90 %. La qualité de vie est moyenne liée à la digestion partielle des aliments. Le patient doit être suivi strictement en raison du risque important de carences. Des supplémentations importantes sont nécessaires à vie.
Cette intervention reste exceptionnelle.

Perte de poids attendue
La perte de poids est importante et durable, elle est de l’ordre de 90 %.  Il y a peu de recul actuellement car cette intervention est récente.

Carences vitaminiques et nutritionnelles

  • Carences importantes en vitamine B12, vitamine D et Fer de supplémentation Obligatoires .
  • Carences en vitamine B1, B6, C.
  • Carences nutritionnelles habituelles en protéines à supplémenter.
  • Une supplémentation vitaminique est aujourd’hui recommandée à vie

Le post opératoire

Le suivi post opératoire

Première consultation à 8 jours
Vérification des cicatrices. Ablation des fils. Évaluation des douleurs et du suivi diététique.

Consultation à 1 mois
Évaluation des douleurs et du suivi diététique. Prescription des règles hygiéno-diététiques.

Consultation à 3 mois
Suivi du poids. Évaluation de l’activité physique et du suivi alimentaire.

Consultation à 6 et 12 mois
Suivi du poids. Évaluation des possibilités physiques et alimentaires.

Consultation annuelle
Suivi du poids. Vérification de l’absence de carences et si nécessaire supplémentation.

À partir de 6 mois
Il sera nécessaire de reprendre un suivi par l’endocrinologue nutritionniste.

Un suivi psychologique peut également être utile pour faciliter l’adhésion à un nouveau schéma alimentaire et corporel.

Un suivi « endoscopique » est recommandé depuis 2018 :
Surveillance endoscopique après Sleeve Gastrectomie et Gastric Bypass en oméga :

  • Recommandé : Gastroscopie à 1 an et 3 ans
  • Obligatoire : Gastroscopie à 5 ans et 10 ans

En cas d’EBO (Endobrachyoesophage) :

  • Contre-indication (relative) à la Sleeve gastrectomie
  • Surveillance espacée de 2 à 5 ans
  • Discuter une conversion d’une Sleeve en Gastric ByPass

Ref : Obésité (2018), Vol13, N°4:207-208.

Alimentation post opératoire

Une diététicienne vous remettra et vous expliquera lors de votre séjour un plan de reprise de l’alimentation. Ce document présente les détails des étapes d’une reprise progressive de l’alimentation.

Notions générales

L’alimentation est difficile juste après l’intervention. L’absorption de l’eau est en revanche facile mais par petites gorgées. Nous conseillons au départ de boire en utilisant une cuillère.

Le régime mixé est peu appétissant mais permet une bonne cicatrisation des lignes de suture de l’estomac ou de l’intestin grêle.

La viande rouge, les pâtes et le riz sont mal tolérés les premiers mois même bien mâchés.

Si vous constatez une régression des possibilités alimentaires avec/ou des vomissements très fréquents (plusieurs fois par semaine ou plusieurs fois par jour), il faut consulter votre chirurgien qui cherchera les raisons de cette dysphagie et vous administrera des vitamines par voie intraveineuse.

Les complications

Des complications peuvent survenir après l’intervention comme pour tout type de chirurgie. Elles concernent 3 % des patients. Le bilan pré-opératoire exhaustif a pour but de diminuer le risque de complications.

Les complications peuvent être d’ordre général. On citera les principales d’entre elles, sans être exhaustif : une embolie pulmonaire (gazeuse ou veineuse) peut survenir pendant ou après l’intervention. On peut observer des infections, qui peuvent être détectées précocement ou tardivement après plusieurs semaines, des hemorragies.

Les complications peuvent être plus spécifiques, en relation directe avec l’intervention effectuée. On peut observer :

Une fuite au niveau des anastomoses

Elles se manifestent par des douleurs abdominales, de la fièvre, une diminution du volume des urines, une tachycardie. Une prise en charge en milieu hospitalier est alors nécessaire est demandée au patient de revenir dans le service été opéré pour en faire le diagnostic et le traitement. Il peut être nécessaire d’intervenir chirurgicalement, par voie radiologique et/ou par voie endoscopique, pour traiter ces complications. La prise en charge peut se prolonger plusieurs semaines.

Une infection au niveau des incisions abdominales

L’importance du pédicule adipeux rend la cicatrisation des incisions abdominales plus difficiles et il peut apparaître un abcès sur ces incisions. Un drainage est réalisé pour permettre la guérison de cette affection localisée.

Une hernie au niveau des incisions chirurgicales

Malgré le soin apporté à la fermeture des incisions chirurgicales, l’amaigrissement rapide après l’intervention affaiblit les sutures pariétales et peut se soldé par l’apparition d’une hernie. Une réparation chirurgicale peut être nécessaire et sera assurée par notre équipe médicale.

Des troubles alimentaires, gène à la déglutition

L’intervention chirurgicale modifie le circuit digestif et nécessite une adaptation de l’alimentation. Cette dernière a été expliquée pendant la prise en charge pré-opératoire et en post-opératoire avant la sortie du patient. Cependant les habitudes alimentaires sont difficiles à changer. La plupart du temps une raie explication des consignes est suffisante pour permettre une alimentation correcte. Dans certains cas plus rares, on note un rétrécissement des anastomoses entre les différents organes. Cela peut nécessiter une dilatation par endoscopie.

Des troubles vitaminiques

La réduction de l’alimentation et le changement du circuit digestif nécessite un suivi régulier des taux de vitamines. Un complexe poli vitaminique est prescrit systématiquement dès la sortie du patient. Il convient également de noter qu’il existe des troubles vitaminiques avant la chirurgie liée à une alimentation déséquilibrée. Il est de ce faite primordiale de suivre le plan de consultation par le chirurgien et par l’endocrinologue pour permettre la correction (facile) de ces troubles vitaminiques.

Mis à jour le 31/05/2024