REACT-EU est un programme dont l’objectif est de remédier aux dommages sociaux et économiques causés par la pandémie de COVID-19 et de préparer une reprise écologique, numérique et résiliente de l’économie. Il vise à mobiliser 47,5 milliards d’euros supplémentaires issus des fonds structurels pour la période 2021-2022, et à accroître la flexibilité des dépenses dans le domaine de la politique de cohésion.
Aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, le programme REACT-EU s’est traduit par le soutien à trois grands projets :
1. Une Unité sanitaire MOBILE (USM)
Inauguré le 22 novembre 2023 par la Direction générale des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS) et la Commission Médicale d’Etablissement (CME), l’Unité Sanitaire Mobile (USM) permet d’optimiser au mieux la préparation à la gestion de crise.
En tant qu’Établissement de Santé de Référence Régional (ESRR) 67, le CHRU de Strasbourg est un centre d’expertise où se conjuguent des enjeux très spécifiques :
- apporter une assistance technique à l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Zone et de Sécurité Est ;
- apporter une expertise et une coordination technique aux établissements de santé, privés comme publics, sur toute
question relative à la préparation et à la gestion des SSE ; - organiser le suivi et la gestion des moyens de réponse ;
- assurer le diagnostic et la prise en charge thérapeutique des patients en cas d’accident Nucléaire, Radiologique, Biologique et Chimique (NRBC) ;
- susciter la complémentarité, la mise en place de réseaux et promouvoir des actions au niveau des communautés d’établissements ;
- coordonner l’élaboration et la mise en œuvre du programme zonal de formation du personnel des établissements de santé à la gestion des SSE avec les CESU
L’Unité Sanitaire Mobile
Dans le cadre de la cohésion et des territoires de l’Europe, la Région Grand Est a cofinancé avec l’Union Européenne une USM. Destiné à permettre aux équipes d’urgence d’intervenir rapidement en soins dans des catastrophes ou des attentats, ce camion est un véritable mini-hôpital transportable. Capable de se déployer en 30 minutes en un bâtiment en dur, l’USM peut accueillir jusqu’à 16 patients en même temps.
Cette gestion de crise est nécessaire. Dans le passé, l’accident mortel du TGV en 2015, l’attentat au marché de Noël de Strasbourg en 2018 et la crise sanitaire de la Covid-19 en 2020 ont mis en avant tout le travail réalisé en amont par les équipes de l’ESRR 67.
À quelques mois des Jeux Olympiques de Paris, cette cellule est d’autant plus importante que du personnel soignant des HUS pourrait être réquisitionné en tant qu’établissement de recours secondaire.
2. Pathologie numérique
Département de pathologie : une révolution en marche vers la médecine de demain.
Dans la foulée de quelques laboratoires avant-gardistes, le service d’anatomie pathologique a récemment amorcé le virage pour passer progressivement du diagnostic histopathologique traditionnel, au microscope optique et sur lames de verre, à la microscopie numérique, avec analyse de lames virtuelles sur un écran d’ordinateur.
Fruit d’une étroite collaboration entre le service, la Direction du Système d’Information et du Numérique et le département biomédical, ce projet d’un coût total de 1,5 M€ (1/3 pour les équipements et 2/3 pour les ressources informatiques et les applications) a été financé grâce au fonds européen de développement régional. Mené tambour battant en 1 an, il a atteint fin octobre une première étape avec l’installation de 2 scanners de lames (3DHISTECH), l’installation du logiciel de gestion des images virtuelles produites (SECTRA) et leur connexion pour les tests de communication et gestion.
La montée en charge va se poursuivre tout au long du premier semestre 2024 par la connexion d’autres automates et scanner de lames du service, la validation du bon fonctionnement des flux de données et les formations des référents et des utilisateurs.
Si l’on peut parler de révolution, c’est que le passage de la lecture des lames au microscope, à leur numérisation et leur affichage via un réseau informatique, apporte beaucoup plus de flexibilité au pathologiste, à la fois dans l’espace et dans le temps, grâce à l’accès à distance aux images virtuelles. De plus, le regroupement dans un fichier de toutes les lames scannées d’un même cas facilite leur lecture et génère un gain de temps. L’accès à des outils d’analyse d’image déjà disponibles (permettant des mesures, comptages, calculs, annotations) aide le pathologiste dans des taches de quantification, répétitives et chronophages, et contribue à fournir des résultats d’une grande précision. La pathologie numérique rend possible le télédiagnostic extemporané entre deux sites, et le partage d’images permet de solliciter en temps réel un expert local ou extérieur à la structure pour un second avis. Enfin, dans un futur proche, l’intelligence artificielle devrait fournir des algorithmes d’aide au diagnostic efficaces (détection des zones d’intérêt afin de guider l’attention du pathologiste,comptage de mitoses, grading des tumeurs, recherche d’angio-invasions, quantification de marqueurs pronostiques et/ou prédictifs immunohistochimiques, …) et, peut-être à plus long terme et après validation, des algorithmes prédictifs susceptibles de réduire la place de techniques coûteuses comme l’immunohistochimie et les analyses moléculaires, en permettant leur détermination sur une simple lame colorée à l’HE.
3. Monitorage multiparamétrique du NHC
Le service biomédical des Hôpitaux universitaires de Strasbourg a contribué à une amélioration de la qualité des soins offerts aux patients au travers d’une modernisation de plus de 150 postes de surveillance multiparamétriques et de stations de perfusion connectée. Les principaux services a en avoir bénéficié sont les services critiques tels que les réanimations, les soins intensifs, les blocs opératoires, les salles de surveillance post-interventionnelle (SSPI) et les urgences. Cette avancée majeure s’inscrit dans le cadre d’un ambitieux
projet initié en 2020, en réponse à la crise sanitaire provoquée par la COVID-19, et matérialisé en 2023 grâce au soutien du programme REACT-EU.
Un projet transversal et collaboratif
Ce projet de renouvellement et d’harmonisation a été mené grâce à une collaboration étroite entre le service biomédical, la Direction du Système d’Information et du Numérique (DSIN) et les services de soins.
Ce projet de plus de 4 M€ d’investissement a été soutenu par la Région Grand-Est à travers le fonds européen REACT-EU FEDER.
Une modernisation ambitieuse pour des soins de pointe
Le coeur de ce projet a été le remplacement de plus de 150 moniteurs et 60 télémétries de soins critiques vieillissants par des équipements de dernière génération, dotés d’écrans de haute définition et de capacités de surveillance mobile, permettant une prise en charge continue et optimale des patients. De surcroît, le déploiement complémentaire de plus de 1000 modules de perfusion connectée a marqué une étape cruciale dans l’optimisation de la gestion médicamenteuse, garantissant une précision et une sécurité accrues dans le traitement des patients.
Concernant le système d’information, tout le flux des données ont été remis à plat en passant par des concentrateurs et en harmonisant l’urbanisation numérique. Ainsi, les données de monitorage remontent automatiquement vers le dossier patient informatisé sans ressaisies par les soignants.
Des bénéfices tangibles pour tous
Les améliorations apportées ont eu un impact significatif sur la pratique quotidienne des professionnels de
santé, en simplifiant les procédures, en favorisant une meilleure coordination entre les services et en améliorant
le confort de travail. Pour les patients, cela s’est traduit par une qualité de soins améliorée et une sécurité
renforcée durant leur prise en charge. L’hôpital, quant à lui, renforce son attractivité et sa capacité à répondre
efficacement à des crises sanitaires futures.
Vers une médecine hospitalière du futur
Avec cette modernisation, l’hôpital s’inscrit résolument dans une démarche d’innovation et de performance,
ouvrant la voie à l’exploitation de technologies avancées telles que l’intelligence artificielle pour un diagnostic et
un suivi des patients encore plus précis. Ce projet illustre l’engagement constant des Hôpitaux universitaires de
Strasbourg à améliorer la qualité des soins et à offrir à la communauté une réponse sanitaire de premier ordre,
aujourd’hui et demain.
Annexes – Éléments d’informations complémentaires :
- Un moniteur est une solution de surveillance patient qui surveille les constantes hémodynamiques pour être au plus près de son état de santé.
- Il y a également un système de monitorage mobile qui suit l’originalité du projet, avec un module de transport commun utilisé dans les urgences, les réanimations et les blocs opératoires, avec des interfaces consommables identiques. Cela permet à tous d’utiliser la même solution du rez-de-chaussée au premier étage pour tous les patients critiques, tout en assurant une surveillance continue pendant tout le séjour du patient.
- Les télémétries sont des systèmes allégés de surveillance des patients qui permettent de suivre uniquement le rythme cardiaque du patient pour pouvoir être au plus près des éventuelles perturbations et syndromes suivis par le médecin. Ce sont de petits moniteurs nomades donnés à des patients qui restent mobiles et peuvent se déplacer dans l’hôpital tout en continuant d’être surveillés et monitorés à distance par les professionnels de santé.
- Des stations de travail de supervision ont été déployées dans les services de soins. Ces systèmes de dernière génération permettent une centralisation des signaux au niveau de tous les moniteurs du service concerné, pour surveiller les patients aussi bien par le biais d’alarmes que par le suivi de ses paramètres vitaux.
- Dans le cadre de ce projet, la perfusion connectée a été intégrée pour regrouper tout sous un même fournisseur. Cela permet de centraliser les données directement au sein du DPI, ce qui n’était pas fait auparavant.
- La perfusion connectée, qui est l’association de plusieurs pousses-seringues et pompes volumétriques, permet de prendre en charge le patient lui-même, surveillé par le moniteur multiparamétrique. Cela permet au médecin d’adapter les médicaments injectés au patient pour faciliter son séjour, que ce soit pour la gestion de la douleur, l’injection d’antibiotiques, l’administration de vitamines, ou l’action sur des éléments physiologiques, tels que les aspects cardiaques, vasculaires ou encore l’hémodynamiques.
Mis à jour le 04/12/2024